BNP Paribas est « une entreprise » et « pas l'ONU », a rappelé mardi son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, face aux questions sur ses engagements pour le climat, tout en affirmant que la banque était déjà la « plus en avance sur ces sujets », lors de l'assemblée générale du groupe.

Le groupe a indiqué qu'il comptait atteindre pour 2030 l'objectif d'atteindre 90% de son portefeuille de crédits à la production d'énergie dédié au financement des énergies bas carbone.

Mais les associations de protection de l'environnement demandent davantage d'engagement à la première banque européenne et plusieurs de ses représentants ont profité de l'assemblée générale de ses actionnaires, à Paris, pour questionner la direction.

Un scientifique a notamment pris la parole au nom de ses 600 collègues, « dont plusieurs co-autrices et co-auteurs de rapport du GIEC », avant un membre de l'ONG Reclaim Finance, Antoine Laurent.

« « Nous ne sommes pas l'ONU. Nous sommes une entreprise »

« Nous ne sommes pas l'ONU. Nous sommes une entreprise. Nous livrons des objectifs. Nous nous engageons sur les objectifs. Nous accompagnons des clients qui innovent, qui portent des projets, qui permettent d'avoir demain de l'acier vert, de l'hydrogène vert, de transitionner. C'est notre métier. Notre métier, ce n'est pas de faire des déclarations », a rétorqué M. Bonnafé.

« Je ne sais pas ce que je dois reconnaître en plus. Je peux juste dire ce que nous faisons tous les jours pour y arriver en examinant de façon extrêmement précise les recommandations de l'Agence internationale de l'énergie, qui elle-même se base forcément sur une bonne partie des travaux du GIEC », le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, a-t-il déclaré.

« Si tout le monde, partout, avait ce type de trajectoire avec cette efficacité, on aurait de bonnes chances de répondre à la question » de la transition vers un monde bas carbone, a ajouté le dirigeant.

Trois associations de défense de l'environnement, les Amis de la Terre, Oxfam France et Notre affaire à tous, ont assigné en février 2023 BNP Paribas au titre de sa « contribution significative » au réchauffement climatique, en raison de ses clients pétroliers et gaziers.

En mai 2023, le géant bancaire annonçait l'arrêt de « tous les financements dédiés au développement de nouveaux champs » gaziers, ne s'interdisant pas en revanche de financer des entreprises développant de nouveaux champs, tant que l'argent n'est pas directement affecté à ce type de projets.

Au total, les financements liés à la production d'énergie - bas carbone et fossile - représentent moins de 3% de l'ensemble des crédits à l'économie de BNP Paribas, souligne la banque.